Les liens à créer entre le sport et l’esport via l’innovation – Bertrand Perrin
Horizon Sport | Episode #14
Le panorama de l’écosystème esport en France
De nombreux débats s’animent autour de la place de l’esport dans le paysage sportif français. Mais une chose est sûre : il va falloir sérieusement s’y intéresser.
C’est la raison pour laquelle nous interrogeons Bertrand Perrin sur les passerelles à créer entre le sport et l’esport. Bertrand Perrin symbolise la fusion des deux mondes. Ex chef de cabinet de Jean-François Martins, adjoint au Maire de la ville de Paris en charge du tourisme, du sport et des Jeux Olympiques et Paralympiques (2014-2017). Il possède une connaissance parfaite des enjeux que rencontre le monde du sport. Il est aujourd’hui à la tête du projet Level 256, dédié à l’esport et initié par Paris&co. Level 256 est à la fois une incubateur et une plateforme de développement économique de tout l’écosystème esport.
Mais concrètement, qu’est-ce que l’esport ? C’est la pratique compétitive de jeux vidéos. Et la notion de compétition est essentielle. Aujourd’hui, le secteur compte en France 2,9 millions de joueurs loisirs (amateurs) et 1,3 millions de joueurs qui ont une pratique compétitive (professionnels). Il n’existe à ce jour aucune fédération dédiée à cette pratique. En revanche, si elle existait, elle serait dans le top 3 des fédérations françaises, en nombre de pratiquants. Et ça, ce n’est pas rien.
Sport et esport : qu’est-ce que ces deux mondes peuvent s’apporter ?
Le sport a tout intérêt à s’intéresser aux pratiques d’experientialisation de l’esport. Et à plusieurs niveaux. D’abord dans la personnalisation de l’expérience de consommation média d’un match ou d’un championnat. Ensuite dans l’expérience d’entertainment proposée dans l’enceinte du stade. Et pour finir dans l’animation de ses communautés digitales.
A l’inverse, Bertrand Perrin nous explique que l’esport devrait organiser sa pratique à l’image du sport traditionnel. C’est à dire se structurer en associations, clubs et lieux de vies pour l’encadrer et y apporter une valeur pédagogiques et sociétale. Et le faire avec l’aide des collectivités. Mais pas seulement :
“L’esport est un secteur qui avance très vite qui se structure bien mais qui possède un plafond de verre. Aller piocher dans le sport peut permettre de passer ce plafond de verre. Notamment côté business, dans la manière d’embarquer les marques. […] Il y’a encore trop peu de marques qui osent y aller, qui sont sponsor, alors qu’elles y auraient un intérêt.” Bertrand Perrin.